Dossier - Agriculture sur Brûlis
La forêt en péril
Les surfaces boisées régressent sur la planète, provoquant des dommages majeurs pour la faune et la flore. Si l’exploitation forestière se poursuit année après année, une gestion raisonnée se met peu à peu en place.
Par Ophélie Colas des Francs
La forêt recule, encore et toujours. D’après la dernière évaluation des ressources forestières mondiales de la FAO , elle représente 30,6% de la superficie globale des terres en 2015, contre 31,6% en 1990. " La plus grande perte a été enregistrée dans les régions tropicales. En particulier en Afrique et en Amérique du Sud ", note l’agence des Nations Unies.
En résumé, dans les régions où se situent les deux poumons de la planète : l’Amazonie et le bassin du Congo. Une bonne nouvelle toutefois: la superficie nette des forêts a augmenté dans plus de 60 pays, dont la plupart se situe dans les zones tempérées et boréales.
Réservoir de biodiversité
Pourquoi cette différence? Dans l’hémisphère sud, plusieurs facteurs expliquent le recul des forêts : la commercialisation des essences précieuses, l’utilisation du bois pour se chauffer ainsi que les incendies involontaires et volontaires pour augmenter la surface de terres cultivables.
Maïs plantés sur un sol récemment défriché par le feu à Madagascar © Frank Vassen from Brussels, Belgium via Wikimedia Commons
Une note positive cependant, les Etats prennent des mesures pour lutter contre la déforestation. D’après la FAO, les zones placées sous protection juridique ont augmenté de 210 millions d’hectares entre 1990 et 2015. Ces mesures sont indispensables : les forêts remplissent un rôle majeur pour la planète. D’abord, elles absorbent le dioxyde de carbone responsable du réchauffement climatique en le stockant dans leurs branches, leurs feuilles, leurs racines. Ensuite, elles offrent des habitats favorisant la biodiversité. Selon les estimations, 75% des espèces animales et végétales y seraient abritées.
Vers une gestion raisonnée
Faut-il donc en faire des sanctuaires inviolables? Évidemment non. Les forêts sont indispensables aux activités humaines. Elles fournissent des fibres, des bioénergies et des produits forestiers non ligneux. Pour éviter de décimer les arbres, la FAO et les organisations non gouvernementales prônent une gestion durable.
En clair, " la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu'elles ne causent pas de préjudices à d'autres écosystèmes" , selon la définition de la FAO.
La solution passe notamment par l’agroforesterie, c’est-à-dire l’association d’arbres, de cultures et/ou d’animaux sur une même parcelle. Pour reboiser les zones défrichées, les agriculteurs épaulés par des agronomes reconstituent des systèmes agroforestiers. Des milliers d’hectares ont ainsi été restaurés en Afrique, notamment au Cameroun, au Malawi, au Niger, et au Rwanda.
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